Consolidation des établissements de soins vétérinaires
Depuis environ deux décennies, le phénomène de consolidation des cliniques vétérinaires a pris une ampleur phénoménale...
Numéro du magazine 30.3 Autre scientifique
Publié 26/11/2020
Aussi disponible en Deutsch , Italiano , Español et English
Notre compréhension du vieillissement des chiens progresse à grands pas ; dans cet article, les auteurs discutent de la façon d’évaluer si un chien entre dans la catégorie « fragile » et de ce que nous pouvons faire, en tant que vétérinaires, pour l’aider à ce stade.
Le « syndrome de fragilité » est un stade qui se situe entre le vieillissement normal et le vieillissement pathologique ; il est essentiel qu’il soit détecté le plus tôt possible.
La population d’animaux de compagnie vieillit et la médecine vétérinaire gériatrique prend de plus en plus d’importance.
La gestion de ce syndrome de fragilité implique un suivi vétérinaire attentif, une évaluation nutritionnelle pour adapter l’alimentation et des modifications appropriées de l’environnement.
Deux méthodes simples d’évaluation de la fragilité canine ont récemment été mises au point pour être utilisées en pratique clinique.
Introduction
Le vieillissement est actuellement un sujet prisé par les scientifiques, les médias et les praticiens en médecine humaine et vétérinaire. L’importance des animaux de compagnie dans notre société a entraîné une augmentation de leur population et, par conséquent, du nombre d’animaux gériatriques. Une enquête a par exemple montré que le pourcentage de la population canine française âgée de 12 ans ou plus avait augmenté de plus d’un point en deux ans, passant de 14,5 % en 2012 à 15,8 % en 2014 1. Pour s’occuper de cette population gériatrique féline et canine, il faut évidemment une médecine vétérinaire dédiée, avec des procédures spécifiques à chaque espèce afin d’évaluer ces patients. Heureusement, comme les chiens sont de plus en plus utilisés comme modèle pour le vieillissement humain, nous disposons maintenant de méthodes qui peuvent être adaptées à la médecine vétérinaire gériatrique.
1 https://www.facco.fr
Le vieillissement est un processus physiologique normal et multifactoriel qui a été défini comme « un déclin et une détérioration des propriétés fonctionnelles des cellules, des tissus et des organes. Cette perte de propriétés fonctionnelles entraîne une diminution de l’homéostasie et de l’adaptabilité aux stress interne et externe, ce qui accroît la vulnérabilité aux maladies ainsi que la mortalité » 1. Il existe cependant des différences entre le vieillissement biologique et le vieillissement chronologique. Le premier, également appelé « sénescence », est un processus qui affecte tous les individus d’une espèce donnée, mais pas au même rythme 2. Le « vieillissement chronologique » décrit le passage du temps 3 et nous y faisons référence quand nous parlons de « l’âge du chien ». Cet article se concentrera sur le vieillissement canin au sens biologique du terme.
Comme en médecine humaine, il est difficile d’obtenir un consensus pour définir le stade gériatrique en médecine vétérinaire. Différents facteurs entrent en jeu (notamment la race, la taille adulte, etc.), mais on peut distinguer deux stades : le « pré-gériatrique » et le « gériatrique » (ou « senior » selon les recommandations de l’AAHA) 4. Bien qu’il soit essentiel de commencer la prévention précocement, le stade pré-gériatrique est moins bien défini que le stade senior/gériatrique. Une étude s’est basée sur le poids adulte pour définir le stade pré-gériatrique : dans une race canine de poids adulte moyen supérieur à 22,7 kg, un chien devient pré-gériatrique entre 6 et 8 ans, alors que pour les races ayant un poids adulte inférieur, ce stade commence entre 7 et 10 ans 5. Le stade gériatrique/senior correspond au dernier quart de l’espérance de vie estimée pour une race donnée 4. En utilisant ces repères, un Labrador entre donc dans le stade gériatrique à 9 ans, mais le stade pré-gériatrique commence à 6 ans.
Ces définitions sont entièrement basées sur le vieillissement chronologique, mais les chiens subissent divers changements qui peuvent affecter leur sénescence, car les animaux âgés sont plus exposés aux maladies chroniques telles que les affections cardiaques et rénales, les troubles hormonaux et les tumeurs 6. Il existe peu de données sur les facteurs de risque de mortalité chez les chiens pré-gériatriques et gériatriques, mais une étude rétrospective sur les chiens d’assistance appartenant à ces catégories a donné quelques indices : la race, l’augmentation des taux d’alanine aminotransférase (> 102 UI/L) et la présence de nodules cutanés étaient corrélés avec l’espérance de vie du chien 7.
Le domaine de la médecine vétérinaire gériatrique est encore nouveau mais certains concepts essentiels, comme la définition du vieillissement sain par rapport au vieillissement pathologique, sont en train d’émerger. Chez le chien, le vieillissement sain a été défini comme « l’absence de maladies cliniquement apparentes » et « une qualité de vie non affectée par les changements liés à l’âge » 4. Certains changements liés à l’âge peuvent d’ailleurs être considérés comme normaux, notamment le grisonnement du museau, un léger amincissement du pelage (Figure 1), une sclérose nucléaire modérée et même une faible réduction du niveau d’activité (Tableau 1) 4 8.
Un signe classique de vieillissement « pathologique » est la démence canine, plus connue sous le nom de dysfonctionnement cognitif canin (DCC). Ce syndrome neurocomportemental est un exemple clair des changements qui affectent la qualité de vie d’un chien, que l’on peut résumer par l’acronyme DISH (Désorientation, Interactions, Sommeil et Habitudes dysfonctionnels). Les animaux affectés peuvent présenter des modifications de leurs activités et des troubles de l’apprentissage, ainsi que des perturbations de leurs interactions sociales ou de leur rythme de sommeil, comme le montre le Tableau 2. Malgré des travaux récents, cette maladie est encore sous-diagnostiquée 4 mais l’intérêt pour les animaux pré-gériatriques et gériatriques s’est accru au cours des dernières décennies et de nouveaux outils d’évaluation clinique, dérivés de la médecine humaine, ont été récemment introduits et adaptés aux chiens, comme la notion de fragilité.
Désorientation : le chien reste, par exemple, en arrêt devant un mur, a des difficultés à trouver sa nourriture, ne retrouve plus le chemin de la maison lors d’une promenade de routine.
Modifications dans les interactions : le chien évite d’interagir avec ses propriétaires, les autres animaux domestiques et son environnement, il ne vient plus saluer, ses interactions avec d’autres personnes sont modifiées.
Perturbations du cycle veille-sommeil : le chien reste, par exemple, éveillé la nuit et dort le jour.
Malpropreté : le chien élimine, par exemple, à l’intérieur de l’espace de couchage, ne demande pas à sortir.
Changements d’activité : par exemple, activité locomotrice répétitive, perte d’intérêt pour les friandises ou les jeux.
Augmentation de l’activité locomotrice : par exemple, le chien erre sans but pendant la nuit.
Peurs nouvelles (par rapport à 1 ou 2 ans auparavant) : le chien évite des endroits normaux de la maison, a peur des autres chiens…
Déficits mnésique : perte de mémoire se traduisant par l’incapacité à effectuer une tâche apprise ou à apprendre une nouvelle tâche.
Changement de personnalité : par exemple, développement de névroses ou de signes d’agressivité.
Ce concept s’est développé à partir de la gériatrie humaine 9 et la définition de « fragilité » a évolué au cours de la dernière décennie : elle est aujourd’hui considérée comme un syndrome associé à une vulnérabilité accrue lors de l’exposition à des événements stressants 10. Cet état clinique est considéré comme une conséquence du déclin cumulatif de divers systèmes de l’organisme et il est associé à un déclin accéléré et progressif des réserves physiologiques 11, ce qui est très différent du vieillissement normal. La fragilité peut donc être définie 12 comme :
Sur un plan pratique, la fragilité est associée à de la mortalité ou à de la comorbidité (c’est-à-dire à la présence de deux maladies ou plus) 13. La fragilité est indépendante du vieillissement chronologique 14 mais elle est réversible car il s’agit d’un état transitoire entre le vieillissement normal et le vieillissement pathologique 10. Cependant, la fragilité peut être un cercle vicieux, initié par de multiples facteurs comme une faible activité physique, un déséquilibre nutritionnel, une comorbidité ou des facteurs environnementaux. D’un point de vue clinique, on peut observer une sarcopénie, une faiblesse ou un épuisement conduisant à l’évitement des activités physiques. La spirale descendante peut être déclenchée par d’autres affections telles qu’une inflammation chronique ou un dysfonctionnement hormonal. Ce syndrome a été associé à des anomalies métaboliques, à une augmentation des cytokines inflammatoires (par exemple, IL-6 ; CRP, TNF-Alpha) 14 15 ou à un dérèglement hormonal (par exemple, vitamine D, DHEA). On connaît encore mal la voie physiopathologique de la fragilité mais le terme de « syndrome de fragilité » est maintenant largement utilisé chez les personnes âgées qui présentent un risque accru d’événements indésirables.
Il existe deux approches pour évaluer la fragilité en gériatrie humaine et toutes deux sont des indicateurs fiables de risque de mortalité chez les patients âgés 16. La première est d’ordre phénotypique : elle a été créée pour un usage clinique et intègre cinq critères de base 13:
Grâce à cette méthode, un patient peut être classé comme non fragile (lorsque aucun des critères n’est présent), pré-fragile (1 ou 2 critères sont remplis) ou fragile (lorsque au moins 3 critères sont présents). Cependant, le modèle ne tient pas compte de facteurs tels que la cognition, l’humeur ou la vulnérabilité sociale 17. Ceux-ci sont fréquemment pris en compte par une seconde méthode qui considère la fragilité comme une accumulation de déficits incluant des troubles cognitifs, un syndrome dépressif, des maladies multiples et la malnutrition. Un système de notation est utilisé, à l’origine d’un « index de fragilité » qui offre une vision multidimensionnelle de la fragilité individuelle, bien qu’il ne fasse pas de réelle distinction entre fragilité et comorbidité 18.
Les deux méthodes ont été récemment transposées en médecine canine et toutes deux associent la fragilité à un risque de mortalité pour les chiens âgés, indépendamment de leur âge chronologique.
Il a récemment été évalué lors d’une étude sur les chiens d’assistance (principalement des retrievers) en utilisant une simple grille d’évaluation gériatrique (Tableau 3) 19. Tout chien présentant deux ou plus des cinq critères d’évaluation était considéré comme fragile et l’étude a noté que, même en tenant compte de l’âge, le risque de mortalité était plus élevé chez ces animaux. Toutefois, cette méthode n’a été jusqu’à présent étudiée que dans une seule population et (contrairement au phénotype de fragilité humaine) elle ne tenait pas compte de l’évaluation physique. Un protocole d’évaluation du phénotype de fragilité avec évaluation physique est actuellement en cours d’étude à l’École nationale vétérinaire d’Alfort.
Critères |
Évaluation |
---|---|
Faiblesse |
Évaluation de la masse musculaire (normale ou anormale) |
Épuisement |
Estimation de l’intolérance à l’exercice pouvant se manifester par de la fatigue ou des difficultés respiratoires |
Faible activité physique | Évaluation du niveau d’activité perçu (estimé par le propriétaire) |
Sous-nutrition chronique | Appréciation déduite de la note d’état corporel, de l’appétit et de la qualité du pelage ; si l’un de ces critères est sous-optimal, la sous-nutrition peut être envisagée. |
Faible mobilité | Confirmée par l’observation d’une locomotion anormale et de douleurs articulaires |
Sara Hoummady
1. Besoin d’aide pour se lever
2. Appétit diminué
3. Besoin d’aide pour manger
4. Incontinence
5. Besoin d’aide pour grimper les marches
6. Activité réduite depuis un an
7. Capacité cognitive réduite
8. Vitalité en baisse depuis un an
9. Intolérance à l’exercice
10. Maladies congénitales
11. Perte de poids (non due à l’alimentation ou à l’exercice)
12. Pelage terne
13. Traitements chroniques
14. Épilepsie
15. Épisodes de désorientation
16. Maladie infectieuse chronique
17. Maladie hormonale
18. Inflammation chronique
19. Problèmes vasculaires aigus
20. Cancer
21. Diabète
22. Arthrose
23. Altération de l’audition
24. Cardiomyopathie
25. Maladies respiratoires chroniques
26. Hépatopathie
27. Déficits neurologiques
28. Affections de la cavité orale
29. Baisse de la vision
30. Maladies digestives chroniques
31. Troubles du système hématopoïétique
32. Affection cutanée
33. Maladie rénale chronique
Items 1-21 notés 0 (pour Non) ou 1 (pour Oui) ; items 22-33 notés 0 (pour Non), 0,5 (pour Modéré) ou 1 (pour Sévère). L’index de fragilité correspond à la somme des notes divisée par 33. Un score de 0,25 marque le seuil d’entrée dans le stade de fragilité.
Cette méthode a récemment été adaptée pour les chiens et a été testée sur un groupe plus important d’individus (âge supérieur à 2 ans, races différentes) 20. Comme le montre le Tableau 4, 33 problèmes potentiels de santé sont évalués, et une note est attribuée à chaque facteur ; le total (au sein d’une fourchette allant de 0 à 1) donne le statut du chien, avec 0,25 comme seuil de fragilité. L’étude conclut que les chiens qui obtiennent une note supérieure devraient faire l’objet de visites de suivi plus fréquentes à la clinique vétérinaire.
De tels outils d’évaluation sont peu coûteux et peuvent faciliter un suivi standardisé des patients à risque ou fragiles ; cependant, ils n’explorent pas vraiment les aspects cognitifs du vieillissement. Si l’une des deux méthodes décrites ci-dessus est utilisée pour évaluer la fragilité d’un chien, une évaluation de ses capacités cognitives devrait également être effectuée à chaque consultation gériatrique de routine.
Un diagnostic de dysfonctionnement cognitif canin (DCC) ne doit être posé qu’après exclusion des causes médicales (par exemple : épilepsie, hypothyroïdie, douleurs articulaires), car ces maladies peuvent provoquer des signes cliniques similaires. Différents questionnaires peuvent être utilisés pour évaluer cliniquement cet aspect ; l’un des plus courants est le CCDR (Canine Cognitive Dysfunction Rating) présenté dans le Tableau 5 21. Cet outil se base sur 13 modifications comportementales, chacune étant notée en fonction de la fréquence de leur expression. Le score maximum est de 80, mais tout chien évalué à plus de 50 est susceptible de souffrir de DCC.
1. À quelle fréquence votre chien fait-il des allers et retours, tourne-t-il en rond et/ou erre-t-il sans but précis ?
2. À quelle fréquence votre chien fixe-t-il les murs ou le sol sans bouger ?
3. À quelle fréquence votre chien reste-t-il coincé derrière des meubles et est-il incapable de trouver l’issue ?
4. À quelle fréquence votre chien ne reconnaît-il plus des personnes ou des animaux familiers ?
5. À quelle fréquence votre chien se heurte-t-il à des murs ou à des portes ?
6. À quelle fréquence votre chien s’éloigne-t-il lorsque vous le caressez ou évite-t-il de se faire caresser ?
7. À quelle fréquence votre chien a-t-il du mal à retrouver des aliments tombés par terre ?
8. Par rapport à 6 mois auparavant, votre chien fait-il des allers et retours, tourne-t-il en rond et/ou se déplace-t-il sans but ni direction ?
9. Par rapport à 6 mois auparavant, votre chien fixe-t-il maintenant les murs ou le sol sans bouger ?
10. Par rapport à 6 mois auparavant, votre chien urine-t-il ou défèque-t-il dans un endroit qu’il respectait jusqu’alors ? (si votre chien n’a jamais sali sa maison, cochez « Pareil »)
11. Par rapport à 6 mois auparavant, votre chien a-t-il des difficultés à retrouver des aliments tombés par terre ?
12. Par rapport à 6 mois auparavant, votre chien a-t-il du mal à reconnaître des personnes ou des animaux familiers ?
13. Par rapport à 6 mois auparavant, quel est le niveau d’activité de votre chien ?
La somme des notes donne le score global ; le score maximal possible est 80, mais tout score supérieur à 50 indique la présence d’un DCC.
Lors de ces consultations, il est également recommandé d’évaluer la douleur liée à l’arthrose, ce qui peut facilement être réalisé dans un contexte clinique à l’aide d’un questionnaire validé, tel que le Canine Brief Pain Inventory 2.
2 www.vet.upenn.edu/docs/default-source/VCIC/canine-bpi-user%27s-guide-2017-07
La fragilité et le DCC doivent être évalués dès que les signes deviennent évidents pour permettre un suivi plus attentif du patient et de l’évolution éventuelle de la maladie. Chaque clinique vétérinaire peut mettre en place plusieurs mesures proactives pour permettre une bonne prise en charge clinique de ses patients âgés (Tableau 6).
Critères d’évaluation
|
Outils proposés | Personnes |
---|---|---|
Fragilité |
Phénotype fragile 19
5 min
Indice de fragilité 20
10 min
|
Vétérinaire Vétérinaire |
Évaluation de la cognition canine |
Questionnaire CCDR
5 min
(en salle d’attente)
|
ASV |
Score de condition musculaire |
Échelle de la WSAVA
2 min
|
Vétérinaire |
Note d’état corporel |
Échelle de la WSAVA
2 min
|
Vétérinaire |
Évaluation de l’environnement |
10 min
(en salle d’attente)
|
ASV |
Évaluation clinique globale | 10 min | Vétérinaire |
Évaluation nutritionnelle |
Calculateur de rationnement
10 min
|
Vétérinaire et ASV |
Analyse sanguine |
Matériel de diagnostic à la clinique
30 min
|
Vétérinaire |
Analyse d’urine |
Matériel de diagnostic à la clinique
15 min
|
Vétérinaire |
Évaluation de la douleur liée à l’arthrose |
Bref inventaire des douleurs du chien 3, index de douleur chronique d’Helsinki 4
5 min
(en salle d’attente)
|
ASV |
Qualité de vie |
Échelle d’évaluation HHHHHMM/Application « Grey Muzzle »
5 min
(en salle d’attente)
|
ASV |
3 http://www.vet.upenn.edu/docs/default-source/VCIC/canine-bpi-user%27s-guide-2017-07
4 https://www.fourleg.com/media/Helsinki%20Chronic%20Pain%20Index.pdf
Franck Péron
La stimulation sensorielle et la motivation cognitive seront entretenues en offrant au chien une variété de stimulations olfactives ou tactiles : des jouets distributeurs d’aliments (tels que des puzzles alimentaires (Figure 3)) et des interactions positives (séances de jeu avec le propriétaire, interactions sociales avec d’autres chiens), combinées à un apprentissage continu, peuvent être utiles. L’exploration de nouveaux lieux de promenade peut également être bénéfique. Plusieurs lieux de couchage sont souhaitables, mais il faut éviter de déplacer trop souvent le panier et les gamelles d’alimentation, car il est essentiel de créer un environnement prévisible et sûr. Cela passe par une routine des horaires de promenade et de repas, et par l’évitement des bruits stressants 26. La qualité de vie du chien doit être discutée régulièrement avec le propriétaire et des outils tels que l’échelle HHHHHMM (vous pouvez télécharger le PDF ci-dessous) ou des solutions informatiques (comme le questionnaire VetMetrica ou l’application « Grey Muzzle ») peuvent aider à évaluer la manière dont un chien est affecté par son âge et son état ; tous ces éléments sont également utiles à prendre en considération lorsque la fin de vie de l’animal approche.
Les auteurs remercient le Dr Delphine Moniot, le Dr Charlotte Devaux et le Pr Loïc Desquilbet pour leurs commentaires précieux.
L’échelle d’évaluation HHHHHMM
L’intérêt pour la gériatrie canine augmente. Des méthodes simples permettent d’évaluer en particulier le syndrome de fragilité chez le chien ; elles offrent aux praticiens l’opportunité de dépasser le vieillissement chronologique et d’estimer le vieillissement biologique des chiens. Des consultations spécifiques et dédiées aident à adapter rapidement les soins et les traitements des chiens âgés, et cela devrait favoriser l’adhésion des propriétaires et aider les chiens à vieillir en bonne santé. Il reste encore beaucoup de questions à résoudre, telles que l’influence du microbiote sur la fragilité canine, mais de futures études à long terme apporteront de nouvelles réponses à la communauté vétérinaire et aideront nos chiens à mieux vieillir.
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Frank Peron
Le Dr Péron est diplômé de l'École Nationale Vétérinaire d'Alfort (2008) et s’est ensuite spécialisé en cognition animale et a effectué un PhD à l'université Paris Ouest. Il est diplômé du collègue vétérinaire européen en comportement et bien-être animal depuis 2016. En savoir plus
Sara Hoummady
Le Dr Hoummady est diplômée de l'École Nationale Vétérinaire d'Alfort (ENVA) (2013) et a poursuivi ses études sur l'éthologie et le comportement des chiens de travail. Elle s'est ensuite spécialisée en gériatrie canine et a effectué un PhD au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) avant de suivre une formation en nutrition vétérinaire dans l'industrie du petfood. En savoir plus
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