Une otite chronique évolue fréquemment vers une otite de l‘oreille moyenne, en particulier si des bactéries gram-négatives telles que Pseudomonas spp. sont présentes 13. Les enzymes protéolytiques libérées par ces bactéries peuvent rompre le tympan, diffusant l‘infection et les substances inflammatoires dans l‘oreille moyenne. Lorsqu’un biofilm se développe à cet endroit, le pronostic est considérablement assombri, surtout s’il touche la bulle tympanique 1,14. Il est indispensable de procéder à un examen cytologique chez tous les chiens atteints d‘otite moyenne car la distinction entre coques et bacille peut orienter l’approche thérapeutique 15,16. Il est essentiel de savoir que la prolifération de Malassezia peut être un facteur perpétuant l’otite chez les chiens allergiques. Dans certains cas, le traitement s’avère très difficile, notamment à cause de la présence d’un biofilm 1,14,15,16. Dans ces conditions, bien que la culture et l‘antibiogramme soient indispensables, il n‘y a parfois pas de relation directe entre les résultats in vitro et in vivo de ces tests 1,5,9,10. expérience montre qu’en cas de rupture de la membrane tympanique, les quinolones sont les antibiotiques les plus sûrs à utiliser et elles présentent généralement un spectre d‘action large. Il est conseillé de nettoyer les oreilles tous les matins avec une solution associant le Tris-EDTA et la N-acétylcystéine. C’est en général le meilleur moyen d’éliminer les débris inflammatoires, de désorganiser le biofilm et de sensibiliser les bactéries aux antibiotiques qui seront administrés ensuite.
Une otite moyenne avec rupture de la membrane tympanique sera suspectée en présence des signes suivants :
- toux ou déglutition au moment du nettoyage ;
- douleur lors de pression sur la gorge près de la bulle ;
- formation de bulles lors du nettoyage et du rinçage de l‘oreille externe ;
- pénétration plus profonde de la sonde dans l‘oreille présentant une rupture du tympan par rapport à l‘oreille saine ;
- présence de signes neurologiques (Figure 8) ;
- otite ne répondant pas au traitement, avec opacification de la lumière de la bulle ou épaississement de sa paroi visible à la radiographie.
Les meilleures images diagnostiques seront toutefois obtenues grâce à l‘imagerie par résonance magnétique ou la tomodensitométrie 17.