Il est important de noter qu’ils ont utilisé le taux d’inflation national uniquement pour maintenir leur profit en Euros constants ; pour tous les autres éléments, ils ont utilisé des données spécifiques. La marge brute requise – 828 K€ – signifie que PremiumVet a besoin d’une marge brute supérieure de 7,5% à celle de 2022 pour maintenir un profit équivalent pour les associés.
Par ailleurs, la clinique n’a augmenté ses prix que de 3,1 % en moyenne sur l’ensemble de l’année (2,5 % le 1er janvier et 2,5 % le 1er octobre), même si les prix au 31 décembre seront supérieurs de 5 % à ceux de l’année précédente*.
* Pour être précis, deux augmentations consécutives de 2,5% donnent une augmentation de 5,0625% (1,025 x 1,025) et si celle-ci est appliquée depuis le 1er janvier, et la deuxième depuis le 1er octobre, la moyenne est de 3,14% (2,5% x ¾ + 5,0625% x ¼)
2. Quel prix décider pour les services en 2023 ?
Considérant que les prix de PremiumVet sont adéquats – c’est-à-dire conformes à son positionnement au sein du marché local – la méthode la plus simple pour actualiser les prix des services consiste à augmenter chacun d’entre eux de 7,5 %. Néanmoins, les associés peuvent décider d’augmenter certains services davantage s’ils estiment que cela est nécessaire et possible, et d’autres un peu moins, uniquement si c’est absolument nécessaire (par exemple si les tarifs pratiqués par d’autres vétérinaires sont très inférieurs). Mais il faut que, sur une moyenne pondérée (en tenant compte du volume de chaque service), l’augmentation atteigne au moins 7,5 %.
Bien entendu, les deux associés ont convenu de garder un œil sur la situation tout au long de l’année à venir, et d’être prêts à bouger à nouveau si la situation l’exige. Après tout, les décisions qu’ils ont prises pour l’ajustement des prix de janvier ne font que compenser la dernière partie de l’inflation interne réelle de 2022 et incluent à peine le minimum prévu pour 2023.
3. Comment aborder la question de la tarification des produits ?
En ce qui concerne la fixation des prix des produits, les deux exemples donnés montrent deux situations opposées. Le prix d’achat du produit A ne devrait augmenter que de 3,3 % dans une catégorie qui n’est pas soumise à une forte concurrence, tandis que le prix du produit B devrait augmenter de 25 % dans une catégorie fortement exposée aux circuits alternatifs.
Si PremiumVet s’en tient à sa stratégie précédente et applique ses coefficients habituels (1,8 pour le produit A et 1,4 pour le produit B), la clinique n’augmentera sa marge brute que de 80 centimes supplémentaires, soit 3,3 %, pour le produit A. Pour le produit B, l’augmentation de la marge brute serait de 6 euros, soit une hausse de 25 %. Dans le premier exemple, l’augmentation de prix est inférieure à la hausse de 7,5 % de la marge brute requise pour maintenir un niveau de profit acceptable (comme calculé dans le Tableau 3) et n’optimisera pas les opportunités offertes par une concurrence limitée. Dans le second exemple, l’ajustement des prix dépassera l’objectif de marge brute mais expose la clinique au risque de perdre des parts de marché au profit de concurrents très actifs.
Une meilleure approche serait d’augmenter la marge brute réalisée sur chaque produit de 7,5% – ainsi pour le produit A, prenez la marge brute de 24 € de 2022 et augmentez-la de 7,5%, ce qui donne une nouvelle marge brute de 25,80 € et donc un prix de vente de 56,80 € (31 + 25,80) ; pour le produit B, la même augmentation de 7,5 % donnerait un prix de vente de 100,80 € (75 + 25,80).
Une option encore meilleure serait d’affiner la tarification finale en partant de la base précédente et en intégrant le contexte concurrentiel spécifique. Le Tableau 4 compare les options de tarification utilisant les taux de marge « standard » de la clinique, celles reposant sur une augmentation de 7,5 % de la marge brute, et enfin les décisions que Jane a finalement proposées à Kevin.