Fluidothérapie par voie IV chez le chat
Mettre en place une fluidothérapie chez un chat n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Cet article fait la synthèse des connaissances actuelles à ce sujet.
Numéro du magazine 32.3 Ressources humaines
Publié 10/05/2023
Aussi disponible en Deutsch , Italiano , Español et English
Vous envisagez de faire un internat aux États-Unis ? Cet article présente brièvement les avantages et les inconvénients de ce type de projet.
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Un internat est un programme de formation d’un an, qui suit immédiatement ou peu après les études vétérinaires ; il vise à approfondir ses connaissances grâce à un encadrement clinique.
Avant de s’orienter vers un internat, il faut prendre en compte le coût global de ce projet.
Lorsqu’ils recrutent, les employeurs donnent souvent la préférence aux vétérinaires qui ont effectué un internat par rapport à ceux qui n’en ont pas fait.
Pour évaluer les candidats à un internat, les directeurs de programmes se basent sur plusieurs éléments mais les lettres de recommandation figurent en tête de liste.
Dire que la popularité des internats vétérinaires va croissant est un euphémisme. En 1988, on recensait 175 postes d’internes, toutes espèces et spécialités confondues, et il y en avait 1.639 en 2021 soit dix fois plus ! Avant d’envisager de postuler, une question s’impose cependant : est-ce une bonne option pour moi ? Parler de l’internat est une tâche délicate, même si je suis une fervente partisane de ce système. Après l’obtention de mon doctorat vétérinaire, j’ai en effet effectué un résidanat en médecine des animaux de compagnie, puis un résidanat en médecine d’urgence et en soins intensifs chez les animaux de compagnie, et cela m’a permis de maîtriser mon parcours professionnel jusqu’à obtenir mon poste actuel de spécialiste. J’ai dirigé des internes, j’en encadre encore, et je crois avoir vu les avantages et les inconvénients que l’internat peut présenter. En plus d’être extrêmement bénéfique sur le plan clinique, un internat vous apprendra avant tout à travailler même avec des personnes que vous n’aimez pas (!), à prendre des décisions, et à vous occuper d’animaux que les propriétaires ne souhaitent pas référer. Vous gagnerez en confiance et en efficacité, vous vous entraînerez à répondre à des questions difficiles (voire a priori insolubles), et vous apprendrez à évaluer la littérature scientifique. Vous développerez votre capacité à communiquer rapidement et efficacement et vous vous ferez, espérons-le, des amis pour la vie (Figure 1). Cet article vise cependant d’abord à aider les praticiens et les étudiants vétérinaire à prendre une décision vraiment éclairée s’ils envisagent l’internat comme la prochaine étape de leur carrière. Bien que le point de vue présenté ici soit nord-américain, la plupart des informations sont aussi valables ailleurs.
Aux États-Unis, c’est l’American Association of Veterinary Medical Colleges (AAVMC) qui supervise l’internat vétérinaire et elle le définit comme un programme de formation d’un an, à entreprendre immédiatement ou peu après avoir obtenu son doctorat vétérinaire (ou un diplôme équivalent), en vue d’approfondir ses connaissances grâce à un encadrement clinique 1. Un internat rotatif permet au vétérinaire de passer d’une spécialité à l’autre au sein d’une clinique ou d’un groupe de cliniques, tandis qu’un internat spécialisé est effectué dans un domaine spécifique reconnu par l’American Board of Veterinary Specialties (ou son équivalent ailleurs qu’aux États-Unis) 1.
Au départ, les écoles vétérinaires ont mis en place de nombreux programmes d’internat visant à faciliter la formation continue des vétérinaires dans certaines spécialités, par le biais de bourses postdoctorales ou de résidanats. Au fil du temps, de plus en plus de structures privées ont également commencé à proposer de tels programmes (Figure 2). L’augmentation de l’offre a cependant suscité des critiques à propos de la baisse de la qualité des internats (moins d’encadrement et de formation) et de la dérive du système vers l’exploitation d’une main-d’œuvre faiblement rémunérée. Le phénomène de regroupement des cliniques vétérinaires et leur désir de recruter et de garder des spécialistes ont probablement contribué à faire augmenter le nombre et les types de programmes proposés : le nombre de postes d’internat spécialisé est notamment passé de 241 en 2014 à 610 en 2021, soit une multiplication par 2,5 1.
Depuis 2021, le nombre d’offres de postes d’internat spécialisé en médecine et chirurgie pour animaux de compagnie a dépassé le nombre de demandes : en 2020, on a atteint un jour le nombre record de 312 postes d’interne non pourvus 1. Il faut donc se demander ce qui doit changer, notamment dans les cliniques privées pour animaux de compagnie où le taux d’adéquation (défini comme la probabilité qu’un candidat adéquat postule au programme proposé) pour un internat rotatif est passé de 82,5 % en 2014 à 61,7 % en 2021. En milieu universitaire, les taux d’adéquation sont restés supérieurs à 90 % au cours de la même période 1. La réponse n’est pas simple, même s’il est souvent suggéré de veiller à préserver l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée pendant l’internat. Beaucoup diront que cet objectif n’est pas réaliste pendant une année d’internat. Afin de rendre ces programmes plus attrayants, je proposerais plutôt d’améliorer les salaires et les avantages sociaux, de mettre l’accent sur le tutorat et l’amélioration du bien-être, de supprimer les clauses de non-concurrence, et de plaider en faveur du report des prêts pendant l’année d’internat. Les formations intensives sont d’autres alternatives : ces formations spécialisées sont moins longues et permettent aux cliniciens de commencer plus tôt une carrière vraiment rémunératrice 2.
Au cours des 10 dernières années, l’American Veterinary Medical Association (AVMA) a publié des données économiques à propos du coût d’un internat et il a récemment conseillé aux postulants de choisir un programme qui les aide réellement à faire progresser leur carrière 3,4,5. Bien que cet article n’ait pas pour objet de traiter le problème de l’endettement des jeunes vétérinaires, il est important de considérer le poids de la dette et la façon dont elle peut influencer la décision de faire ou non un internat. Une enquête de l’AVMA effectuée auprès de 3.243 étudiants diplômés en 2020 aux États-Unis et 30 programmes de formation vétérinaire a révélé une dette médiane d’environ 160.000 $ (Figure 3) 6. Il faut cependant noter que 480 des 2.859 répondants ayant fourni des informations à propos de leur dette ont déclaré que celle-ci n’était pas liée à leur scolarité, ce qui biaise quelque peu les chiffres. (En outre, les écoles accréditées par l’AVMA à l’extérieur des États-Unis, y compris Ross et St. George dans les Caraïbes, étaient exclues de ces données, alors que leurs étudiants sont plus endettés : une enquête de 2018 indiquait que la dette médiane des diplômés était d’environ 295.000 $ 7). Des données montrent aussi que le niveau d’endettement varie en fonction de l’origine ethnique et du sexe de l’individu 8.
Si vous faites partie de l’heureuse minorité de diplômés dont la dette scolaire est faible, vous disposerez peut-être d’une plus grande marge de manœuvre financière à la fin de votre internat. La majorité des diplômés doit cependant impérativement anticiper les conséquences financières d’une année d’internat. Le calcul doit inclure les intérêts encourus sur les prêts étudiants et la façon dont ils peuvent faire augmenter les remboursements mensuels, ou modifier le calendrier des échéances. Il faut également tenir compte de la perte financière liée à une année sans revenus professionnels importants. En 2021, le salaire moyen d’un interne était de 36.433 $, comparé à 92.704 $ en moyenne dans le secteur privé 6. Le ratio dette/revenu à l’obtention du diplôme est en hausse dans la profession vétérinaire (Figure 4) et il est plus élevé chez les femmes que chez les hommes 9. Ces considérations sont encore plus importantes pour les candidats à un poste de résidant car les inégalités financières auront tendance à s’aggraver au cours de ces 3 ou 4 années supplémentaires de formation. On peut objectivement craindre qu’à l’avenir, l’internat et les formations spécialisées ne deviennent accessibles qu’aux 15 à 20 % de diplômés qui finissent leur formation avec une dette faible ou nulle.
Enfin, il est important de savoir qu’un internat peut avoir des conséquences importantes sur la vie personnelle. Une année passée à travailler 50 à 80 heures par semaine n’est pas propice à un bon équilibre entre le travail et la vie privée 10 : elle peut par exemple obliger à retarder son mariage ou le fait d’avoir un enfant, ou empêcher de prendre soin de parents âgés.
Pour un employeur, il est plus tentant de recruter un vétérinaire qui a effectué un internat qu’un candidat qui n’en a pas fait : dans certains cas, l’internat devient même une condition obligatoire (Figure 5). Les programmes d’internat mis en place par les établissements vétérinaires peuvent présenter des avantages particuliers, tant pour l’interne que pour l’établissement. De nombreuses structures proposant des internats utilisent en effet leurs diplômés comme un vivier de praticiens qualifiés pouvant exercer au sein de leur organisation. Les internes ayant reçu des avis favorables peuvent aussi être prioritaires pour obtenir un poste de résidant ou d’interne spécialisé dans une structure privée, ou dans une école vétérinaire (dans le cadre d’un poste sponsorisé). Ce système de parrainage doit cependant être examiné avec soin car il implique de travailler obligatoirement au sein de la structure qui parraine, pendant en général 3 à 5 ans, sans qu’il soit toujours possible de négocier le lieu où le praticien exercera après sa formation ! Ces détails doivent être précisés par écrit avant tout engagement, ainsi que les informations relatives aux clauses de non-concurrence.
L’adage selon lequel une année d’internat équivaut à cinq ans d’expérience clinique doit être nuancé en fonction de la qualité de l’internat, et cela vaut aussi bien pour l’interne que pour l’employeur. Bien que l’AVMA et l’AAVMC fournissent des lignes directrices pour encadrer les internats, aucun organisme ne contrôle les programmes pour s’assurer qu’ils sont conformes aux contenus ayant été décrits 1.
N’oubliez pas non plus que la médecine vétérinaire est devenue aujourd’hui tellement complexe qu’il est impossible d’apprendre pendant vos études tout ce qui pourra vous être utile dans votre pratique quotidienne. Mais il n’est pas non plus certain que vous serez confronté à toutes les situations possibles en tant qu’interne. En outre, le niveau d’expérience acquis lors d’un internat peut varier en fonction du programme choisi.
Penchons-nous sur la procédure et le calendrier de candidature. La plupart des internats américains (mais pas tous) sont d’abord répertoriés dans le Veterinary Internship and Residency Matching Program (VIRMP), à consulter sur : www.virmp.org. Les internats et les résidanats peuvent également être répertoriés ailleurs, comme c’est le cas pour de nombreux programmes de formation dédiés aux zoos, à l’exercice en laboratoire ou aux animaux exotiques : comme ils fonctionnent selon leur propre calendrier et que les dossiers de candidature diffèrent, il n’existe pas de guide standard sur la façon d’y postuler. Vous devriez cependant aborder ces postes de la même façon que ceux disponibles via le VIRMP, et il ne devrait y avoir aucune différence de qualité, réelle ou perçue, entre ces programmes et les autres.
La procédure de candidature au VIRMP débute à l’automne de l’année précédant le début du programme. Pour postuler à un internat en 2024, il faut donc poser sa candidature dès octobre 2023, lorsque l’information au sujet des postes disponibles devient publique. Les candidats peuvent renseigner leur profil à partir de novembre et le processus de sélection durera jusqu’en février 2024, si le calendrier reste identique à celui du cycle de 2023. La page d’accueil du VIRMP mentionne les dates importantes, à la fois pour les établissements et pour les candidats. Les informations à propos des programmes commencent à apparaître sur le site environ un mois avant inscription des candidats. Ceux-ci disposent donc de 2 à 4 semaines pour consulter les postes et finaliser leur décision de postuler par le biais du VIRMP. Une période de rétractation est également prévue pour les candidats (et pour les structures proposant des postes) si un évènement quelconque empêche de maintenir la candidature.
Que doit contenir votre dossier de candidature ? D’abord des éléments de base, comme vos coordonnées, le lieu où vous avez fait vos études, votre domaine d’intérêt clinique et votre admissibilité à travailler aux États-Unis ou au Canada. Vos résultats scolaires devront être envoyés électroniquement par votre école d’origine et il faut donc entamer tôt la procédure pour éviter les retards. Viennent ensuite les éléments qui demandent plus de travail de compilation, notamment votre lettre de motivation, votre curriculum vitae (CV) et vos courriers de recommandations.
Une étude s’est récemment penchée sur la façon dont les établissements utilisaient les divers éléments du dossier pour évaluer les candidats aux programmes d’internats et de résidanats pendant la procédure 11. Sept critères ont été pris en compte, dont la moyenne générale, les notes obtenues dans la spécialité visée, l’entretien, la lettre de motivation, le classement et le CV. Bien qu’au premier abord, le classement ou les notes puissent sembler les critères les plus importants, les directeurs de programmes privilégient en fait davantage les courriers de recommandation par rapport à tous les autres facteurs. Ils accordent aussi plus d’importance à l’entretien, au CV et à la lettre de motivation qu’à la moyenne générale et au classement. Sachez utiliser ces informations et prêtez-y une grande attention lorsque vous candidatez, en vous faisant conseiller par vos tuteurs.
Un minimum de trois et un maximum de quatre lettres de recommandation sont autorisés, et la qualité compte plus que la quantité. Choisissez donc avec soin les personnes à qui vous vous adressez : elles doivent évidemment être disposées à écrire quelque chose de favorable à votre sujet et vous connaître suffisamment bien pour que leur témoignage ait du sens. Il existe un formulaire standardisé (SLOR) à remplir, où ces personnes devront dire depuis quand elles vous connaissent, quel est votre niveau de connaissances et évaluer votre aptitude à travailler en clinique ou en équipe ; le questionnaire standard peut être complété par un texte court (400 mots).
Les candidats doivent éviter deux erreurs courantes. La première est de trop tarder à solliciter une recommandation car, si la personne décline la proposition, vous devrez alors approcher quelqu’un d’autre qui vous connaît moins bien ou pourrait rédiger un avis moins favorable. La seconde consiste à s’adresser à quelqu’un qui, certes occupe une position importante, mais qui ne vous connaît pas très bien et qui risque d’envoyer un courrier vague ou conventionnel. N’hésitez pas à contacter des vétérinaires chez qui vous avez travaillé l’été ou avant d’entrer à l’école vétérinaire, ou avec qui vous avez fait de la recherche. Veillez à inclure également ceux qui ont supervisé votre travail pendant vos stages en clinique ; il est même conseillé de faire cette demande au début d’une rotation clinique, car votre référent pourra alors mentionner dans la lettre de recommandation des éléments importants, qui dépassent l’évaluation académique standard. Dans ce contexte, planifiez des rotations cliniques spécifiques dès le début de votre année scolaire si elles sont importantes pour atteindre votre objectif final. Soyez prêt à fournir votre CV et votre lettre de motivation à la personne qui vous recommandera et, si vous postulez après avoir quitté l’établissement, informez-la de votre parcours depuis l’obtention de votre diplôme. Enfin, sachez que la rédaction d’une lettre peut prendre du temps et ne vous affolez donc pas si elle tarde à venir : vous serez averti lorsque le SLOR aura été soumis.
Anya Gambino
Une fois le dossier de candidature rempli, l’étape suivante consiste à passer en revue les offres disponibles avec un œil critique 12. Les premiers filtres sont simples à appliquer : quelles sont les espèces animales traitées et les types de formation proposés (internat rotatif, internat spécialisé ou résidanat) ? Avant de vous engager plus avant, je vous conseille d’établir des listes de critères indispensables et facultatifs. Ces listes peuvent évoluer au fur et à mesure que la procédure avancera mais la liste des critères indispensables vous permettra de sélectionner l’ensemble des programmes à envisager tandis que la liste des facultatifs vous aidera à les classer. Vous découvrirez peut-être que votre liste de critères indispensables est irréaliste et cela vous aidera alors à revoir vos attentes au sujet de cette année d’internat. Parmi les indispensables, je vous recommande de faire figurer :
Le niveau du personnel travaillant dans la structure est un autre facteur clé car il est difficile d’être un interne performant sans être bien soutenu par les ASV, les assistants, le personnel administratif et les personnes à l’accueil. Bien évidemment, les conditions matérielles et le salaire proposés pour le poste doivent également faire partie de votre liste d’indispensables.
Il est ensuite temps de jouer un peu au détective. Vous pouvez le faire en utilisant l’approche SOAP détaillée dans la Figure 6 qui se base sur une approche subjective puis objective, et une analyse pour retenir ou non un programme. Commencez par lire la description du programme choisi, qui a forcément été rédigée de manière valorisante, puis évaluez objectivement le site web de la clinique et sa présence sur les réseaux sociaux. Tâchez de parler avec des internes qui y travaillent ou qui y ont travaillé : ils vous donneront chacun leur point de vue et pourront vous dire quel équilibre espérer entre la formation théorique et le travail pratique, et quelle part de celui-ci est réellement encadrée par un tuteur, par rapport au temps de travail en autonomie ou peu contrôlé. Certaines de ces données sont disponibles sur le site du VIRMP, qui publie désormais des enquêtes de satisfaction réalisées auprès des internes ayant fini le programme. Si vous souhaitez suivre une formation spécialisée, regardez combien d’anciens internes ont été admis comme résidents, et vérifiez que des spécialistes du domaine qui vous intéresse travaillent bien dans la clinique. Cherchez à savoir si d’anciens étudiants de votre école ont suivi le cursus qui vous intéresse et demandez-leur leur avis. C’est l’occasion de comparer les conditions décrites à la réalité.
Figure 6. Évaluation d’un internat selon l’approche SOAP.
Approche subjective |
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Approche objective |
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Analyse |
Est-ce que tous mes critères indispensables sont remplis et si oui, certain de mes critères facultatifs sont-ils aussi satisfaits ?
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Programme |
Ajout à ma liste de programmes retenus ou programme écarté
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Depuis 5 à 10 ans, il est de plus en plus courant de ne pas laisser les internes travailler en clinique sans supervision ni accompagnement, et les problèmes de responsabilité ont accéléré cette tendance. Bien que le fait de devoir agir seul puisse être intimidant et augmenter le risque d’erreurs, n’oubliez pas que si vous choisissez de travailler en clientèle privée après une année d’internat, votre employeur s’attendra à ce que vous soyez autonome. Dans certains cas, les internes doivent assurer seuls des gardes de nuit pendant la deuxième partie de leur formation ; cela peut être perçu comme un point négatif tout en contribuant pourtant à faire de vous un meilleur clinicien. Si les gardes sont toujours supervisées, demandez comment le filet de sécurité que constitue la supervision par un praticien de l’équipe sera progressivement retiré : pour progresser, il est en effet essentiel d’apprendre à décider de manière indépendante.
Un directeur de programme peut vous contacter pour planifier un entretien après avoir examiné votre candidature et vous pouvez faire de même si un programme prometteur attire votre attention. Rappelez-vous que les directeurs sont très occupés et qu’ils doivent concilier leur activité clinique avec leur travail de sélection des candidats. Une fois la date et l’heure fixées, évitez de reporter l’entretien, sauf en cas de véritable urgence. Ces entretiens durent en général 30 minutes environ et ils se déroulent de plus en plus souvent en ligne plutôt qu’en face à face : quel que soit le contexte, votre tenue et votre présentation doivent être professionnelles. Préparez deux ou trois questions à poser au directeur à la fin de l’entretien : l’absence de questions sera perçue négativement, tout comme un excès de questions qui prolongent trop l’entretien.
Si vos impératifs cliniques et votre budget de déplacement le permettent, prévoyez de passer une journée sur place. Si cela n’est pas possible, je n’en tiens généralement pas rigueur aux candidats à un internat rotatif ; en revanche, cette visite est beaucoup plus importante pour les candidats à un internat spécialisé ou à un résidanat. Avant le COVID, de nombreux établissements proposaient aussi des programmes d’externat et il faut espérer qu’ils reprennent car ils peuvent faciliter l’accès à un poste d’interne, même s’ils nécessitent d’être planifiés en avance. Assurez-vous que vous participez à des rotations pendant la période d’activité maximale pour les externes (d’août à décembre), arrivez à l’heure, soyez correct avec tout le personnel, portez un badge et laissez de côté votre téléphone portable. Si vous n’êtes pas sûr du code vestimentaire, demandez si vous devez porter une tenue particulière ou une blouse lors de votre visite. Si vous postulez à un internat ou à un résidanat spécialisé, présentez-vous en tenue professionnelle et apportez des blouses au cas où elles seraient nécessaires.
Une fois que vous avez fini vos recherches, évaluez chaque programme individuellement, en vous concentrant sur vos critères indispensables. Éliminez les programmes qui ne correspondent pas à vos attentes puis classez ceux qui restent du premier au dernier. Il est très important d’exclure de votre liste tous les programmes dont vous ne voulez pas pour éviter de finir par accepter un programme que vous aviez retenu au cas où, alors que vous saviez qu’il ne correspondait pas à vos critères majeurs de choix.
Il vous faudra attendre un peu après avoir hiérarchisé vos préférences et terminé la procédure de candidature. Les résultats de l’appariement entre les candidats et les programmes sont en général publiés un lundi. En vous connectant à votre compte VIRMP, vous saurez si votre candidature est acceptée pour l’année prochaine ou si ce n’est pas le cas. Si elle est acceptée, le directeur de l’internat vous contactera sans doute rapidement par téléphone, SMS ou le plus souvent par courriel. Si vous êtes recalé, vous avez le droit de vous sentir soulagé et choisir de ne pas aller plus loin : rassurez-vous, ce n’est pas grave et vous trouverez quand même un emploi. Ne vous sentez pas obligé de chercher à tout prix une autre offre disponible, juste parce que d’autres étudiants qui sont dans la même situation que vous le font. Si vous êtes déçu, rappelez-vous toutefois qu’il existe encore de nombreuses possibilités pour trouver un internat. Reprenez vos listes de critères indispensables et facultatifs, et regardez quels programmes encore disponibles pourraient vous convenir. Pendant ce qu’on appelle « la ruée », les candidatures non retenues sont examinées par les directeurs de programmes et la liste des postes encore à pourvoir est analysée par les candidats. N’oubliez pas de passer rapidement cette liste en revue pour vous assurer que les programmes que vous aviez envisagés n’apparaissent pas car des erreurs sont toujours possibles. Consultez fréquemment les courriels en provenance du VIRMP car il est probable que de nombreux directeurs vous proposeront un entretien pour discuter de leur programme. Ne vous sentez surtout pas obligé de décider immédiatement : même si le temps est limité, utilisez à nouveau la méthode SOAP et faites confiance à votre instinct si un programme ne vous tente vraiment pas. Ces dernières années, le marché des candidats a été très actif, et il y avait plus d’offres vacantes que de candidats refusés.
Cet article tente d’apporter un éclairage impartial sur les internats en médecine vétérinaire et les candidats potentiels y trouveront peut-être des conseils utiles. Actuellement, ce système d’internat vétérinaire présente de nombreux défauts mais il existe des programmes de qualité avec des objectifs tangibles. Un internat permet d’acquérir beaucoup de connaissances sur le plan clinique mais aussi des compétences essentielles que tout vétérinaire devrait cultiver. La profession vétérinaire évolue vite et, dans un contexte de plus en plus concurrentiel, les qualités que vous aurez développées pourront vous être très bénéfiques. Quelle que soit la voie que vous choisirez, rappelez-vous que vous serez à la hauteur des efforts que vous aurez produits et que la communauté vétérinaire est heureuse de vous accueillir.
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Anya Gambino
La Dre Gambino, diplômée de l’école vétérinaire de Cornell depuis 2008 En savoir plus
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