Consentement éclairé
Quels que soient les efforts faits au moment du règlement, il est souvent difficile de pallier les erreurs ou les omissions commises plus tôt dans le processus. La situation vers laquelle chacun veut tendre est celle dans lequel le règlement ne pose pas de problème car le client sait déjà combien il va payer ou en a au moins une bonne idée. Pour cela, il est intéressant de travailler en amont sur deux points : le consentement éclairé et la matérialisation du service rendu.
• Le consentement éclairé du client représente une exigence éthique – et parfois légale – qui fait référence en matière médicale. Il s’agit aussi d’un élément indispensable à la satisfaction des clients. Nous ne reviendrons pas sur l’aspect technique de ce concept (exposé des bénéfices attendus du service proposé, mais aussi de ses contraintes, limites et éventuels effets secondaires). Il doit être bien clair que le consentement ne saurait être véritablement éclairé si le client ne connaît pas le prix du service.
• Les services sont par nature immatériels et parfois difficiles à visualiser pour le client. Leur visualisation représente donc un enjeu très important. Cela passe par des explications préalables – notamment sur la nature du service qui peut être inconnu ou difficile à comprendre par le client – un commentaire en cours de réalisation (par exemple le commentaire d’un examen clinique permet de s’assurer qu’il prend conscience de tous les points regardés par le praticien) et, chaque fois que cela est possible, un document ou un support matériel qui démontre la réalité ou le résultat du service (un compte rendu d’examen ou d’intervention chirurgicale, l’explication des résultats d’un examen complémentaire sur une image ou un résultat d’analyse…).
Concrètement il s’agit d’agir à trois moments clés :
1. Chaque fois que cela est possible et que le montant prévisible de la prestation le justifie, il est intéressant de produire un devis écrit commenté au client. À la différence de ce que nous avons vu pour la facture, le commentaire d’un devis relève le plus souvent du travail d’un vétérinaire, à la fois plus compétent et plus légitime pour expliquer ses options techniques et leur impact budgétaire. Cela permet de détailler la prestation, de démontrer que la clinique maîtrise ce type d’acte et d’obtenir un consentement réellement éclairé.
− Le devis est indispensable et le plus souvent possible en chirurgie. Dans ce cas, nous recommandons vraiment un devis avec un prix déterminé et précis et non pas une fourchette. Lorsqu’il persiste une incertitude, nous conseillons à la clinique de prendre en charge ce risque en faisant figurer sur le devis un montant déterminé situé en haut de la fourchette envisagée, au-dessus de la moyenne. En réservant les fourchettes de prix à des cas exceptionnels, on gagne en clarté et en efficacité. Dans ce cas, la facture sera systématiquement identique au devis. Si la personne qui a établi le devis a oublié un item, ce n’est pas la faute du client.
− Le devis présente un grand intérêt en médecine, mais il n’est pas toujours techniquement possible de déterminer le montant des soins nécessaires jusqu’à la fin du problème rencontré, notamment pour les cas les plus lourds avec hospitalisation de l’animal. Dans ce cas, on peut recommander des devis présentant le budget envisageable au moment où il est établi, ce qui permet d’avoir un premier consentement éclairé. Lorsque les soins engagés atteignent 80 % du devis initial, le vétérinaire en charge refait le point et, s’il est probable que le budget va dépasser le montant prévu, il établit un nouveau devis et contacte le client pour obtenir un nouveau consentement.
2. Si, au cours d’une consultation, un autre élément de service apparaît nécessaire pour préciser l’examen clinique ou le diagnostic (une radiographie, une échographie, un prélèvement et une analyse…), il est nécessaire d’en expliquer la nature, les résultats attendus et le prix pour obtenir un consentement éclairé (Figure 8). Cela prend un peu de temps, mais évite beaucoup de malentendus voire de conflits ultérieurs. Bien évidemment, le détail apporté sera proportionnel au prix de la prestation : il sera un peu plus long de présenter l’intérêt d’une IRM que d’obtenir le consentement du client pour une simple radiographie. Tout service complémentaire accepté par le client fera l’objet, au cours de sa réalisation ou après, d’une matérialisation pour le client et ce, quel que soit le résultat obtenu (que cela confirme ou infirme l’hypothèse formulée, que cela débouche ou non sur une information pertinente). Par exemple, « le résultat de la formule numération à laquelle nous avons procédé montre des valeurs normales pour les leucocytes, ce qui nous permet d’écarter l’hypothèse d’une infection ».
3. Enfin, à la fin de la consultation et avant d’accompagner le client à l’accueil, où un membre de l’équipe s’occupera du règlement, nous recommandons que le vétérinaire récapitule les actes auxquels il a procédé avec leur prix et annonce le montant total qui, logiquement, n’est que la totalisation de tous les éléments auxquels le client a préalablement consenti.